lundi 8 mars 2010


Libre interprétation du texte"RWANDAPSODIE".
Peinture aux couteux d'Olivia Quintin.

RWANDAPSODIE

Sous lé soleil, sous la pluie
Dans la peur et dans la nuit
Takala, Takalata, Takalaschni lé toujours là.

Dans lé brasiers, dans la colère
Dans lé charnier, dans la misère
Takala, Takalata, Takalaschni tache la terre.


Pour lé enfants, lé coran
Takalaschni l’a chanté bien souvent
Takala, Takalata, Takalaschni l’é plein de sang.

Pour la vie, la liberté
Que t’é Outou, que t’é Outsi
Une dernière fois l’a chanté Takalata Takalaschni.

T’é plus ON , t’é tout OFF
Sans Takala, Takalata,
Ta kalaschnikoff

Interprétation du texte "La petite larme du clown".
Peinture aux couteaux d'Olivia Quintin.

La petite larme du Clown.

Elle est la dernière touche de couleur avant les grandes lumières
Comme stoppée net au beau milieu d’un visage que l’on croirait de sucre
Comme un sillon comme une entaille
Elle est ce qu’il y a et ce qui fait le pathétique.

Entre une joue bien rose et un nez bien rouge
Entre un sourire écartelé et un chapeau plein d’étoile
Elle nous ramène à l’antre de nos blessures les plus ineffaçables
Comme une ancre qui coule sur une copie impeccable.

Comme un lointain tocsin elle réveille la satire
Tout notre lot de misère et ce qu’il y a de pire
Elle a pourtant sa place parmi les rires
L’ors que plus rien ne bouge, que tout s’immobilise
Et que le feu des rampes la cristallise.

Elle est là par amour pour ceux qui n’osent
Les cœurs vidés les cœurs de pierre, les cœurs blindés que rien n’altère
Elle est là pour l’amour, insouciante face aux malheurs du monde
Arrogante et superbe, face à l’indifférence qui gronde.

LES JONQUES DU CIEL.


Libre interprétation du texte "Les Jonques du Ciel".
Peinture aux couteaux d'Olivia Quintin.

samedi 6 mars 2010

LES JONQUES DU CIEL.

Rêver chaque soir aux jonques du ciel
Celles que l’on aperçoit juste à la dernière page
Là où se referme le grand livre d’appel,
Juste avant le dernier voyage.

Espérer et devoir attendre,
Chaque soir et chaque matin
Que mes souvenirs s’invitent
Comme un mauvais sort un mauvais chagrin..

Faut bien qu’on y pense
On a tout le temps pour y réfléchir,
Ou bien avoir un peu de chance
Le choix de partir…

Assis au pied d’un grand chêne
Le regard figé sur l’horizon,
Sentir encore la vie dans son dos
Et puis crisper ses mains dans le gazon..

Vouloir partir avec les jonques du ciel
Celles qui nous emportent loin du peu qu’on existe
Là, juste après la dernière porte,
Tout au bout de la grande piste.

Laisser derrière ceux qui sur nous parient
Du nombre de jours qu’il nous reste de vie,
Ceux qui en doute
Et nos prières que personne n’écoute.

Les jours et les jeux de patiente
Au grand réfectoire des veilles chandelles,
Il y a des fantômes pleins les couloirs
Décorés comme des maternelles.

Des chambres sans poussières
Toujours impeccables et qui peinent dans l’ombre,
Des robes de chambre qui sentent l’éther
Toujours trop courtes ou trop longues.

J’entends le bruit des chariots,
Des déambulateurs qui poussent les portes
Je vois les piqûres du matin
Et les pilules de toutes les sortes,
Les rideaux que l’on tire et qui nous lève tôt
J’entends le cri de mon corps qui craque comme un vieux fagot.

J’attends mon billet pour les jonques du ciel
Celles qui nous emportent ou quelqu’un nous attends,
Là, juste au bout d’une grande passerelle
Où l’on marche à pas de géant.

Sentir alors son sang qui se glace,
Pouvoir oublier depuis le temps qu’on endure.
Enfin pouvoir prendre sa place,
S’asseoir dans la grande voiture.